Jeudi 25 octobre un  requin bouledogue (C.leucas) a été  observé dans la passe de TIputa par la palanquée de Thomas Perceval (fiche  d’observations 2448).
            L’un des plongeurs, Daniel  Perrier, a réussi à filmer un moment cette  rencontre avec une Gopro vers 50m de profondeur. Cela représente la première  preuve de sa présence rarissime en Polynésie française.
          Quels sont les indices  anatomiques qui permettent de penser qu’il  s’agit bien de cette espèce :
          
            - requin trapu malgré  une taille d’environ 2/2,2m,
 
            - 1ère  nageoire dorsale très large à la base, triangulaire et apex pointu,
 
            - 2ème  nageoire dorsale assez haute et de quasi même taille que la nageoire anale,
 
            - les nageoires  pectorales semblent assez courtes.
 
            - Thomas, l’ayant  observé de près, confirme que le museau du requin était particulièrement court.
 
          
          De plus au début de la vidéo, nous devinons  aisément les requins gris (raïra) suivant notre intrus comme s’il était  indésirable. Ce comportement a déjà été observé, notamment assez récemment avec  un grand marteau (S. mokarran) à  Fakarava. Cette observation fera très prochainement l’objet d’une newsletter.
          Avec ces éléments et par déduction, lorsque nous  comparons le requin filmé et les espèces présentes en Polynésie française nous  en sommes à penser qu’il s’agit d’un requin Carcharhinus  leucas, le fameux requin bouledogue.
            Ce n’est pas la première observation, plusieurs  publications soulignent sa présence rare à différents endroits en Polynésie  française :
            Rangiroa : Requins des mers tropicales et  tempérées, R.H.Johnson. (Les éditions du Pacifique, 1988) 
            Tahiti, Moorea et Marquises : Requins et  plongeurs en Polynésie française, J.L.Untz. (EPHE, 1993).
            D’autres communications personnelles de la part de  professionnels de la plongée révèlent des présences à Fakarava, Tahiti et au  large de Rurutu.
            Ces observations sont souvent relayées dans la  discrétion par manque de preuve et certainement pour éviter de passer pour un « mythomane »…
            L’ORP invite donc ces observateurs  privilégiés  de bien vouloir remplir des  fiches ou nous signaler leur rencontre, afin de nous apporter des éléments  concrets quant à sa potentielle distribution en Polynésie.
          Il s’agit d’une espèce semi-pélagique qui peut  donc parcourir plusieurs milliers de kilomètres, et très probablement que cet  individu s’est égaré. Actuellement les observations les plus fréquentes aux  « alentours » de la Polynésie française sont aux Fidji pour l’ouest  et l’Amérique centrale pour l’est. 
            Bien chanceux qui verra le prochain dans nos eaux…